L’historique
Le cryptomeria du Japon a été introduit à La Réunion dans les années 1950, dans un objectif de protection (lutte contre les érosions liées aux pluies importantes et cyclones fréquents). Son enracinement puissant et profond, associé à son potentiel d’adaptation au milieu ont été les facteurs principaux d’introduction. Environ 1800 ha ont été reboisés dans différents secteurs de l’île, beaucoup dans des zones escarpées. L’Office national des forêts estime à 800ha la surface des forêts exploitées, et les 1.000 ha restants semblent complexes à mobiliser étant donné les conditions d‘accès.
Le massif de Terre plate a été reboisé entre les années 1960 et 1972. Un inventaire, réalisé en 1998, annonce une densité moyenne de 1.000 arbres/ha, pour un volume de 475 m3/ha, soit un volume total sur pied de 44.650 m3. En 2013, l’inventaire estime déjà 88,000m3 en découpe 7cm. L’accroissement est d’environ 15 m3/ha/an, donc environ 1.500 m3/an pour tout le plateau!


























La grande réserve de bois qui s’est formée au fil des années est longtemps restée inexploitée.
Le premier projet d’exploitation de Terre plate a débuté en 1986. Un téléphérique de marque Pomagalski d’environ 300m de long, partant du village de Bé-Mahot, a été installé pour couvrir les 150m de dénivelé. Ce téléphérique, mal adapté à ce type de chantier, et suite à de nombreuses pannes, a été mis hors service en 1999. Pendant les 13 années, environ 5000m3 de bois ont été débardés et environ 2000m3 de bois sont restés sur place.
Au cours des années 2000, un certain nombre de mouvements de protection de la biodiversité ont vu le jour. Étant donnée la richesse en espèces endémiques à La Réunion, il y a eu une levée de bouclier contre le cryptomeria, espèce introduite. Les financements publics pour les plantations ont été supprimés. Les coupes d’éclaircies dans les peuplements de cryptomérias n’ont pas été engagées faute de moyens.
Pourtant le cryptomeria est aujourd’hui ancré dans la culture réunionnaise. En effet, les forêts de cryptomérias sont très prisées pour la tradition du pique-nique dominical. Elles sont plus dégagées, plus accessibles, et plus ombragées que les peuplements endémiques. De plus, l’étude de caractérisation technologie du cryptoméria réalisée en 2011 visant au classement normatif a ouvert le marché de son emploi en structure et en fait une ressource locale de plus en plus demandée.
En 2008, la nouvelle scierie de la Réunion, Sciages de Bourbon, a vu le jour. Elle remplace l’ancienne scierie ONF de la Providence. Sciages de Bourbon a été dimensionnée pour scier jusqu’à 20.000 m3 de bois par an, soit l’intégralité de la ressource cryptomérias de l’île telle qu’elle avait été estimée à l’époque. Un contrat d’approvisionnement a alors été signé entre Sciages de Bourbon et l’Office national des forêts pour la fourniture de ces volumes. Aujourd’hui, les forêts réunionnaises sont capables de fournir environ 8000m3 de cryptoméria par an à Sciages de Bourbon.
Les parcelles les plus accessibles ont déjà été exploitées de 2008 à aujourd’hui. C’est pour cette raison que l’exploitation de Terre plate, bien que complexe à mettre en œuvre, est indispensable afin de :
- Garantir un approvisionnement suffisant à Sciages de Bourbon
- Profiter d’une ressource locale arrivée à maturité, désormais valorisée par sa caractérisation pour le bâti (FCBA)
- Rechercher des pistes de valorisation pour les produits secondaires (pointes) : bois énergie, petit mobilier…
- Créer des emplois directs : entreprise prestataire (équipe de 5-6 personnes), avec incitation à l’embauche locale (clause sociale dans Cahier des Charges)
- Préserver les emplois indirects : le personnel de Sciages de Bourbon et la filière bois associée (deuxième transformation)
- Mieux rémunérer les différents acteurs de la filière
Un plateau inaccessible par voie carrossable, au Sud du crique de Salazie
La superficie de la forêt de cryptomeria de Terre plate est de 106ha, dont 94ha sont productifs. Le sol appartient au Département, mais le bois appartient à l’État (ONF). Le plateau s’élève à 1.300 – 1.500 m d’altitude. Le plateau n’est pas accessible en voiture, les fortes pentes ne permettent pas de créer une route.
Une forêt exceptionnelle en termes de production
Aujourd’hui
Un massif forestier clé dans l’approvisionnement de la filière réunionnaise en bois de cryptomeria


















Les hommes
L’exploitation de la forêt de Terre plate nécessite :
– 1 bûcheron
– 1 accrocheur-bûcheron
– 1 décrocheur-façonneur
– 1 conducteur d’engin

Sécurité – randonneurs
De nombreuses pistes de randonnée traversent le massif forestier de Terre plate. Pendant l’exploitation et pour la sécurité de tous, certaines pistes sont fermées et déviées. Le passage par ces pistes fermées est INTERDIT – risque de chute d’arbre, chute de blocs etc. Il est également interdit de manipuler les installations (câbles etc).
Si néanmoins vous êtes intéressé pour voir le chantier, des visites sont organisées régulièrement. Veuillez contacter l’Office national des forêts.
Plan de prévention:
La forêt de Terre plate est couverte par les points de rencontres avec les premiers secours. Chaque point est signalé par un numéro et vous trouverez également un panneau avec les coordonnées GPS.